La génération Z, constituée de jeunes engagés et conscients des enjeux environnementaux, joue un rôle crucial dans la transition écologique : ce fut le sujet d’une conférence lors de Talents for the Planet le 22 mars dernier. Plusieurs experts ont partagé leurs perspectives sur les défis auxquels ils sont confrontés.
La transformation écologique des métiers représente un défi majeur de notre époque, bien qu’elle reste largement ignorée dans l’agenda politique actuel, limitant ainsi son accessibilité et sa compréhension auprès du grand public. Pourtant, cette transformation offre de nombreuses opportunités et impose des impératifs de changement à tous les niveaux, les professionnels doivent revoir leurs connaissances et leur façon de penser afin de répondre aux enjeux environnementaux et sociaux.
Les 3 compétences nécessaires : techniques, transversales et comportementales
Le défi de former les jeunes générations se pose donc avec acuité. Agathe OBATON PURCELL, responsable conseil RH chez Imagreen, et Anne-Catherine HUSSON-TRAORE de Novethic, média en ligne spécialisé dans la finance durable et l’économie socialement responsable, identifient trois catégories de compétences nécessaires et importantes à développer : les compétences techniques, les compétences transversales telles que la gestion de projet et le management, ainsi que les compétences comportementales telles que l’écoute et l’adaptation au changement.
La génération Z, actuellement en formation, à un rôle clé à jouer dans cette transformation. Étant en plein processus d’acculturation, de formation et d’éducation, ils seront naturellement plus attentifs aux problématiques de la transition et il sera plus aisé de les former que les professionnels qui ont appliqué des systèmes et process pendant plusieurs années. Nous le savons, l’adaptation au changement n’est pas une mince affaire, et certains pourraient être réticents à modifier leurs manières de travailler.
C’est ici que les compétences comportementales prennent tout leur sens, les capacités d’apprentissage et de remise en question sont essentielles pour appréhender sereinement et positivement la transition de nos modes de travail.
L’adaptation et l’agilité
Xavier BLOT professeur à l’EM Lyon, souligne la nécessité d’insuffler cette capacité à s’adapter et à être agile à tous les étudiants. Notamment sur les enjeux de l’énergie, moteur de notre société, il est nécessaire d’être prêt face à ces problèmes nouveaux (qui ne le sont plus tant que ça, à vrai dire) et l’enseignement supérieur doit évoluer en ce sens. Les écoles d’ingénieurs, par exemple, se concentrent désormais davantage sur la formation de compétences plutôt que sur l’acquisition de connaissances. Les futurs professionnels doivent être capables d’analyser les systèmes, de trouver des solutions et de s’adapter à l’imprévu. L’adaptation et l’agilité sont donc les mots-clés de cette nouvelle approche pédagogique.
L’intégration des enjeux de la transition dans tous les métiers
Philippe SESSIECQ enseignant-chercheur en écologie industrielle à ENGEES, École Nationale du génie de l’eau et de l’environnement met en évidence la diversité des métiers liés à la transition écologique et l’importance de changer les métiers existants. Il encourage également le développement d’une culture générale permettant de mieux appréhender les enjeux mondiaux.
La transition écologique a créé de nouveaux métiers, certes, mais le véritable défi réside dans l’intégration de ces problématiques à toutes les fonctions existantes de l’entreprise. Chaque étudiant, dans sa spécialité, doit être sensibilisé aux enjeux environnementaux et sociaux, même s’il ne devient pas un expert en la matière. Par exemple, les professionnels de la finance doivent tenir compte des nouvelles réglementations pour assurer la durabilité de leur entreprise. Il est donc crucial de former les individus à ces enjeux et de les encourager à les intégrer dans leur domaine d’activité, qu’il s’agisse du marketing, de l’informatique, de la finance ou autre.
La résilience, le courage et la volonté pour réussir
Face à la complexité des enjeux écologiques, la société est souvent tiraillée par le déni et la peur. Il est essentiel de développer la résilience et le courage pour surmonter ces sentiments paralysants. Les pédagogues et les acteurs du changement doivent être en mesure d’inspirer et de motiver les individus à passer à l’action et à surmonter les défis environnementaux et sociaux. Cette volonté et cette capacité à s’adapter sont cruciales tant au niveau des entreprises que des individus, et permettront de créer un mouvement durable vers une société plus écologique.